La Bande Noire, est un groupe composé de cinq peintres se réclamant du réalisme de Courbet. Leur peinture fait appel à des couleurs sombres pour transcrire la réalité des difficultés de la vie et les sentiments lui étant associés. Comme George Desvallières, cité plus haut, André Dunoyer de Segonzac, Luc-Albert Moreau et Jean-Louis Boussingault en partagent les idées. Mais cette manière austère n'a pas encore séduit le grand public. Ces trois peintres exposent leurs toiles à la Galerie Barbazanges pour un maigre succès.
Puis, c'est la guerre. Boussingault y sera blessé en Belgique, puis rejoindra Dunoyer de Segonzac à la 3ème Armée. De cette guerre, il en ressortira transformé. Ajoutée à l'expérience d'un mariage désastreux, cette boucherie le verra revenir mysanthrope, vivant reclus, rompant totalement avec sa vie antérieure. Il n'en continue pas moins à travailler, peut-être même ne fait-il que cela d'intéressant à ses yeux. Il réalise de nombreux dessins des boulevards parisiens, d'une grande qualité qui le situe au sommet du genre. Il illustre des livres (Amants, Heureux Amants de Valéry Larbaud et du Spleen de Paris de Baudelaire) avec talent. Il devient d'une exigence rare, souvent insatisfait il détruit un grand nombre de ses toiles. Celles-ci sont ordonnées, construites, les brins et les ocres dominent dans une atmosphère vaporeuse. Il travaille beaucoup aux cotés de Dunoyer de Segonzac et participe au groupe de la Galerie Marseille, peignant des scènes de vie ordinaires mais senties.
Au tournant des années trente sa peinture révèle chez lui un changement majeur qui semble sorti de son purgatoire intérieur. "Dans les années trente, sa peinture va s'épanouir, voluptueusement (...) A la saveur de la matière répond le chromatisme porté à l'incandescence de ses jaunes et de ses orangés. Désormais la lumière parait émaner d'une pâte d'autant plus épaisse que la gamme chromatique s'est ensoleillée. Le peintre du Pesage excelle à rendre, par une multitude de touches entrecroisées, la pulpe des fruits, la vibration des carnations, la bigarrure d'un corsage. Il est, avec Desnoyer, le diariste de la femme des années trente dont il stylise l'allure élégante, svelte et sportive. Son hymne à la bonne vie, confortable et de bon goût, trouve un prolongement dans l'alegresse de ses gouaches. Une Table servie peinte en 1941 évoque par sa composition certaines oeuvres des années quarante de Matisse" (Michel Charzat, La Jeune peinture française).
Michel Charzat, "La Jeune Peinture Française, 1910-1940", paru aux Editions Hazan en 2010 Pour l'acheter, cliquez ici Résultats de ventes publiques Portrait de Femme au chignon Huile sur toile signée en haut à gauche Haut.: 61 cm - Larg.: 50 cm Résultat : 1.600 + 25% | Bernard Dorival : Les étapes de la Peinture Française contemporaire - 3 tomes - Gallimard, Paris, 1946 LE VERRE DE VIN Huile sur toile Signée en bas à droite 23 X 54 CM Provenance : Collection Robert Pacquement Bibliographie : Boussinguault par ses amis, André Dunoyer de Segonzac, Luc-Albert Moreau, Valdo Barbey, André Villeboeuf, Editions du vieux colombier, 1944, reproduit planche N° VI. Résultat : 1.600 + 25% |